Le prix Nobel de Chimie 2011 a été attribué à Daniel Shechtman pour la découverte des quasi-cristaux. Denis Gratias, chercheur à l'ONERA et co-auteur de l'article fondateur, raconte la naissance de ces objets qui ont modifié la définition du cristal. |
Trois articles concommittents (1,2,3) sont au point de départ de la recherche sur les quasicristaux découverts en 1982 par D. Shechtman, lauréat 2011 du prix Nobel de chimie. Deux, signés du découvreur (1,2), sont d’essence expérimentale et annoncent l’existence d’un solide ordonné à longue distance mais ne possédant pas de symétrie de translation. Le troisième (3), indépendant des deux autres et signé de D. Levine et P. Steinhardt est un article théorique qui prédit un nouveau type d’ordre possible dans les solides, les quasicristaux (contraction de “quasiperiodic crystals”). Les clichés de diffraction électronique de D. Schechtman comparés à ceux théoriques calculés par D. Levine et P. Steinhardt laissent peu de place au doute: l’alliage d’aluminium et de manganèse rapidement solidifié de D. Shechtman est un bien quasicristal.
Figure 1: A gauche, quasicristaux micrométriques dans les alliages AlCuFe et, à droite, monoquasicristal de l’alliage AlPdMn obtenu par technique chokralsky, fabriqués par A. Quivy et Y. Calvayrac au laboratoire CECM-Vitry du CNRS.