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L'AFC a brillamment représenté la cristallographie au congrès ICMM 2025 à Bordeaux. Bien que rarement citée, elle s'est révélée être un pilier essentiel pour comprendre les aimants moléculaires et les matériaux innovants. La majorité des présentations s'appuyaient sur ses résultats pour élucider les relations structure-propriétés. Une présence discrète mais absolument indispensable à l'avancée de ce domaine, ouvrant la voie à l'électronique et la spintronique de demain.



La cristallographie, fil invisible mais essentiel du congrès international de Magnétisme Moléculaire 2025 

L’Association Française de Cristallographie (AFC) était représentée au prestigieux International Conference on Molecular Magnetism ( ICMM2025 - https://icmm2025.sciencesconf.org/ ), qui s’est tenu sur le campus de Bordeaux du 27 au 31 octobre 2025. La présidente de la section jeune, Elen Duverger-Nédellec, et Philippe Guionneau, membre du Conseil d’administration, y ont porté les couleurs de l’association.

Affiches à l’appui, ils ont présenté aux 350 participants venus du monde entier les objectifs, thématiques et opportunités offerts par l’AFC et sa section jeune. Le congrès, véritable carrefour de la recherche en magnétisme moléculaire, a mis en lumière les avancées récentes sur les matériaux moléculaires magnétiques, depuis les aimants moléculaires jusqu’aux composés à transition de spin ou à tautomérisme de valence, sans oublier les liens fascinants entre chiralité et magnétisme. Ces travaux ouvrent la voie à des applications prometteuses en électronique moléculaire, spintronique et transition énergétique.

L’événement s’est distingué par son intensité scientifique : plus de 50 communications orales, 4 conférences plénières, 20 présentations “flash” et 250 affiches ont témoigné du dynamisme du domaine. Un satellite meeting a également permis à quinze jeunes chercheurs – les “rising stars” de la discipline – de présenter leurs travaux de thèse ou de post-doctorat.

Et la cristallographie dans tout cela ? Omniprésente, même lorsqu’elle ne se nomme pas. De nombreuses interventions, à l’image de celle d’Eric Collet (lauréat du prix Kalman de l’ECA 2022), ont mis en avant son rôle central dans la compréhension des matériaux moléculaires magnétiques. Au-delà, la grande majorité des communications, affiches comprises, intégrait des résultats issus de la cristallographie. La détermination des structures cristallines demeure en effet une étape incontournable : des architectures moléculaires spectaculaires, des transitions structurales complexes, des relations structure-propriétés finement analysées, des macles taquines ou encore des espaces réciproques étincelants ont jalonné les présentations. Bien que rarement citée explicitement, la cristallographie apparaît comme l’un des piliers silencieux de ce champ de recherche. La majorité des intervenants ont d’ailleurs rendu hommage aux cristallographes – souvent français – qui contribuent à ces avancées.

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Résultats parmi tant d’autres : (gauche) une belle architecture moléculaire pour la réfrigération magnétique présentée par Cédric Pécou de l’équipe de Valérie Marvaud à Sorbonne Université ; (centre) une hélice assez déroutante présentée par Céline Pichon et Jean-Pascal Sutter du LCC à Toulouse ; (droite) le suivi d’une transition structurale via la disparition d’un pic de Bragg issu du travail de Maryam Alashoor encadrée par Laurent Guérin et Eric Collet de Rennes.

Reste une question ouverte : la place discrète mais incontournable de la cristallographie dans le magnétisme moléculaire doit-elle être vue comme une victoire éclatante de son intégration ou un effacement frustrant de sa visibilité ? La réponse dépasse le cadre de cette note mais, promis, nous y réfléchissons !

 

L’angle AFC au congrès international de magnétisme moléculaire (ICMM2025). La possibilité d’exposer les affiches a été gracieusement offerte par les présidents du comité d’organisation, que nous remercions chaleureusement.

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