Coquillages et perles, Coraux et climats: les surprenantes propriétés des cristallisations biologiquement contrôlées

Jean-Pierre CUIF, Professeur à l’Université d’Orsay ;

Conférence grand public

20 mai à 18h30

Espace Culture  - Université Lille 1 

Les structures calcaires que produisent de nombreux groupes d’organismes (coquilles des Mollusques, polypiers des Coraux etc.) n’ont révélé que très progressivement leurs surprenantes modalités de cristallisation. Dans le cade de recherches à finalité géologique, leur étude microscopique a d’abord mis en évidence le contrôle très étroit exercé sur la forme et l’arrangement des unités cristallines qui forment ces organes minéralisés. Leurs particularités sont apparues plus fondamentales encore à travers leur utilisation comme enregistreurs des paramètres environnementaux, par l’évidence d’un « effet vital » affectant leurs fractionnements isotopiques (Urey, 1951), témoignant d’un mode de cristallisation non standard. Ce n’est que dans les deux dernières décennies, par l’application de méthodes physiques permettant d’accéder aux caractéristiques ultra-structurales et biochimiques de leurs strates de croissance, que l’homogénéité fondamentale du processus de biominéralisation produisant ces matériaux a pu être établie à travers l’ensemble des organismes Eucaryotes. Ainsi, depuis la minéralisation des coraux dont l’analyse permet la reconstruction des milieux océaniques, jusqu’aux facteurs déterminant la qualité des perles, la relation directe entre la biologie et la cristallisation s’établit à travers des aspects inattendus dont l’exposé s’attache à montrer la profonde similitude.